Exercice n° 7
Clique seulement sur les adjectifs qualificatifs. Quand tu en auras trouvés un certain nombre alors un bouton "correction" apparaîtra sous l'exercice. Si tu cliques dessus, tu auras des informations sur l'évolution de ton travail. A la troisième correction, tu auras accès à la solution.
Une blouse encombrante
Ce qui me frappa d’abord, à mon arrivée au collège, c’est que j’étais le seul avec une blouse. A Lyon, les fils de riches ne portent pas de blouse; il n’y a que les enfants de la rue, les gones comme on dit. Moi, j’en avais une, une petite blouse, j’avais l’air d’un gone... Quand j’entrai dans la classe, les élèves ricanèrent. On disait: « Tiens il a une blouse ! » Le professeur fit la grimace et tout de suite me prit en aversion. Depuis lors, quand il me parla, ce fut toujours du bout des lèvres, d’un ton méprisant. Jamais il ne m’appela par mon nom; il disait toujours:
« Hé vous, là-bas, le petit Chose ! » Je lui avais dit pourtant plus de vingt fois que je m’appelais Daniel Ey-sset-te... A la fin, mes camarades me surnommèrent « le petit Chose » et le surnom me resta... Ce n’était pas seulement ma blouse qui me distinguait des autres enfants... Les autres avaient de beaux cartables en cuir jaune, des encriers de buis qui sentaient bon, des cahiers cartonnés, des livres neufs avec beaucoup de notes dans le bas ; moi, mes livres étaient de vieux bouquins achetés sur les quais, moisis, fanés, sentant le rance ; les couvertures étaient toujours en lambeaux, quelquefois, il manquait des pages.
Ce qui me frappa d’abord, à mon arrivée au collège, c’est que j’étais le seul avec une blouse. A Lyon, les fils de riches ne portent pas de blouse; il n’y a que les enfants de la rue, les gones comme on dit. Moi, j’en avais une, une petite blouse, j’avais l’air d’un gone... Quand j’entrai dans la classe, les élèves ricanèrent. On disait: « Tiens il a une blouse ! » Le professeur fit la grimace et tout de suite me prit en aversion. Depuis lors, quand il me parla, ce fut toujours du bout des lèvres, d’un ton méprisant. Jamais il ne m’appela par mon nom; il disait toujours:
« Hé vous, là-bas, le petit Chose ! » Je lui avais dit pourtant plus de vingt fois que je m’appelais Daniel Ey-sset-te... A la fin, mes camarades me surnommèrent « le petit Chose » et le surnom me resta... Ce n’était pas seulement ma blouse qui me distinguait des autres enfants... Les autres avaient de beaux cartables en cuir jaune, des encriers de buis qui sentaient bon, des cahiers cartonnés, des livres neufs avec beaucoup de notes dans le bas ; moi, mes livres étaient de vieux bouquins achetés sur les quais, moisis, fanés, sentant le rance ; les couvertures étaient toujours en lambeaux, quelquefois, il manquait des pages.
Alphonse Daudet Le Petit Chose
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